Un dinar faible… peut il nous ouvrir la voie ?

Sofiane Bouguera, expert en Data Management dans le secteur de l’énergie, diplômé en Management des Systèmes d’informations de l’université Paris Dauphine, en Supply Chain de la Lloyd’s Maritime Academy de Londres et détendeur d’un 3ème cycle de l’école des Ponts (ex Ponts et Chaussées.)
Diplômé de la London School of Economics and Political Science en Data analysis of management

On entend et on lit sur le net que la dépréciation du dinar n’est qu’une autre catastrophe, parmi d’autres qui vont toucher notre pays ; est-ce une bonne ou une mauvaise décision pour l’Algérie; décembre 2017, j’étais invité par une émission sur la radio chaîne 1, une émission qui parle du produit local et les opportunités d’exportations, bizarrement la dévaluation du dinar était sur toutes les langues, rien d’étonnant entre Algérien et on se connaît, on a un avis sur tout ; je me souviens comme aujourd’hui de l’étonnement de la journaliste quand j’ai répondu qu’il faut dévaluer le dinar, à sa question qu’est-ce qu’il faut faire pour augmenter les exportations ? Elle a carrément arrêté l’enregistrement comme si j’ai annoncé la fin du monde me demandant plus d’explications, malheureusement ce passage a été coupé pour je ne sais quelle raison.

Je remets ci-dessous les mêmes raisons que j’ai évoquées il y a un peu plus de 3 ans.

Un dinar faible va nous ouvrir la voie à l’export avec un produit algérien plus compétitif sur le marché mondial, le consommateur européen, et/ou africain, …. appréciera le produit algérien parce qu’il n’est pas cher au début et par la suite pour sa qualité, ce qui est important au début, c’est de se faire connaître, faire connaître nos produits, la meilleure solution c’est de baisser les prix, et la meilleure sans impact sur les entreprises en général, c’est la dévaluation du dinar, pour les mêmes coûts de production, moins la matière première, on va vendre moins cher ; et si on vend plus on fabriquera plus, on fait travailler plus, donc c’est un levier de développement.

Le programme du gouvernement est clair, c’est d’augmenter les exportations hors hydrocarbure à 4 milliards de dollars, et d’importer moins, cet objectif ne pourra se faire sans la dévaluation du dinar, prenons un exemple, on achète notre baguette chez le boulanger parce qu’elle nous coûte moins cher ou parce qu’elle est de meilleure qualité que si on la prépare chez nous, mais si cela eût coûté plus cher chez le boulanger, on la fabriquera à la maison même si elle est de qualité médiocre, c’est le même principe en économie, tu achèteras ailleurs ce qui te coutera cher à la fabrication ou parce que tu ne sais pas faire (la limite technologique) et si tu fabriques, tu vas créer de l’emploi.

Sachez qu’Airbus gagne 1 milliard quand l’euro perd 10 centimes, la BCE (Banque Centrale européenne) œuvre depuis plusieurs années pour un euro faible afin d’avantager les produits Européens face aux Chinois, Américain et Japonais, la Chine dévalue sa monnaie pour avantager son exportation et protéger son produit, l’équation n’est pas complexe soit vous faites un produit de qualité qui se vendra à n’importe quel prix (l’exemple allemand) ou vous faites un produit de bon marché, et vous ne le vendez pas cher (l’exemple chinois) mais cette solution n’est pas possible sans une monnaie dévaluée.

L’autre raison, c’est la baisse du prix du pétrole, il est ou l’intérêt de l’Algérie, pays producteur de pétrole qui vend en Dollars et en Euros d’avoir un Dinar fort, la réponse vous l’avez chez tous les immigrés qui échangent leur Euro au marché noir, un baril à 50,00 $ qui rapport 6 578,00 DZ est plus intéressant qu’un baril qui rapporte 5 952,00 DZ.

À qui ça ne va pas plaire ?

À ceux qui ont l’habitude de nous vendre leur produits bien sûr, à une partie de ceux qui ne comprennent rien, à ceux qui dise non à tout sans réfléchir, ceux qui voient le mal partout, sinon le citoyen lambda achètera toujours sa devise au marché noir.