Pomme de terre : « les prix connaîtront une baisse »

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Le Directeur de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV), Mohamed Kharroubi, a affirmé que les prix de la pomme de terre connaîtront une baisse juste avant le mois prochain de Ramadhan, à la faveur de la poursuite des opérations de déstockage et de l’entame des nouvelles récoltes.

Dans une déclaration à la Radio chaîne 3, Kharroubi a indiqué que le mois de Ramadhan coïncidera cette année avec l’arrivée, sur le marché, de quantités de la nouvelle récolte depuis plusieurs wilayas, dont Mostaganem et Skikda, ce qui aura, a-t-il dit, un impact « important » sur la baisse des prix, en plus de la poursuite des opérations de déstockage.

Ainsi, la pomme de terre sera cédée, pendant Ramadhan, à des prix « raisonnables », d’autant plus que la demande connait généralement un recul pendant le mois sacré, a-t-il relevé.

Depuis plusieurs semaines, les prix de la pomme de terre sur les marchés de gros et de détail connaissent une hausse sensible à Alger, parallèlement à une période de soudure, qui précède les nouvelles récoltes et se caractérisent généralement par une hausse des prix de cette denrée.

Les prix de la pomme de terre de bonne qualité ou de qualité moyenne, oscillent entre 60 et 67 Da le Kg sur les principaux marchés de gros dans la capitale, à savoir les Eucalyptus, Hattatba et Bougara, tandis que les prix de moindre qualité, sont de 55 Da/Kg sur les mêmes marchés.

Les prix de cette denrée sur les marchés de détail algérois oscillent, quant à eux, entre 60 et 85 Da, selon la qualité. Les prix élevés enregistrés actuellement concernent principalement la pomme de terre primeur produite à El-Oued et vendue sur le marché de gros dans cette wilaya du sud entre 40 et 52 DA/Kg, a précisé Kharroubi, à ce propos.

La pomme de terre des chambres froides, également de bonne qualité, a-t-il dit, est, quant à elle, vendue sur les marchés de gros des différentes wilayas du pays entre 35 et 42 DA/Kg et concédée au client final entre 40 et 50 DA/Kg, a ajouté le responsable.

Selon lui, tant que les prix restent sous la barre des 60 DA/Kg, c’est tout à fait normal en intersaison, période toujours marquée par une hausse sensible des prix.

L’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV) a injecté, jusqu’à présent, plus de 4.000 tonnes dans les marchés nationaux, contribuant ainsi à freiner la hausse des prix, a fait savoir M. Kharroubi, soulignant que « l’ONILEV est prêt à augmenter la cadence de déstockage de la pomme de terre pour sa mise sur le marché, le cas échéant ».

Pour comprendre la hausse persistante des prix de la pomme de terre dans la wilaya d’Alger, l’APS s’est rapprochée de marchands de légumes, qui ont été unanimes à affirmer que les prix étaient « élevés » sur les marchés de gros des wilayas productrices, notamment El-Oued et Relizane.

Pour le marchand de légumes Mohamed, le déstockage ne permet pas actuellement de faire baisser sensiblement les prix dans la capitale car, a-t-il expliqué, « pour satisfaire leur clients » la plupart des marchands préfèrent se procurer la pomme de terre de primeur, disponible en ce moment, et éviter la pomme de terre des chambres froides.

De son côté, Farid, commerçant détaillant considère que la baisse des prix en période de soudure exige d’assurer un accompagnement public aux commerçants pour ce qui est des opérations de transport et de commercialisation ainsi que des dispositions pour réduire les charges.

Pour Samir, également commerçant, les consommateurs rejettent les produits stockés en chambres froides en raison de leur qualité, précisant que la pomme de terre frigorifiée, dont le prix ne dépasse pas 55 DA, ne connait pas une forte demande.

De nombreux commerçants ont déploré le non affichage des prix par les grossistes et la non facturation dans la majorité des marchés, d’où la spéculation et l’exploitation exercées par ces commerçants et par les intermédiaires.

Dans une déclaration à l’APS, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Tahar Boulenouar a précisé que les prix des légumes sont élevés à Alger, vu son éloignement géographique des wilayas productives.

Le prix national de la pomme de terre oscille actuellement entre 50 et 60 DA/kg, une moyenne nettement meilleure que celle enregistrée au début du mois en cours et qui était estimée à 70 DA. L’opération de déstockage se poursuivra jusqu’à la fin du mois sacré du Ramadhan, ce qui se reflètera « progressivement » par une baisse des prix.