Associer les personnes handicapées à l’élaboration des politiques qui les concernent

ALGER – La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou, a mis en avant l’importance de « association active » des personnes handicapées à l’élaboration des politiques adoptées en leur faveur et de leur permettre de contribuer au développement économique et social.

Dans une déclaration à l’APS, à la veille de la célébration de la Journée nationale des personnes à besoins spécifiques (14 mars), la ministre a expliqué que le Gouvernement « a accordé une priorité maximale à la prise en charge du dossier des personnes handicapées en matière d’éducation, de formation, d’emploi et d’aide sociale afin de leur permettre d’accéder aux droits fondamentaux et de les associer activement à l’élaboration de la politique adoptée en leur faveur et partant, leur permettre de contribuer au développement économique et social du pays ».

Dans le domaine de la prévention du handicap, Mme Krikou a rappelé les dispositions du décret exécutif n 17-187 du 3 juin 2017, qui vise à assurer une prévention pluridisciplinaire anticipée en développant des programmes dans le cadre d’une stratégie nationale multisectorielle pour la prévention du handicap, ce qui nécessite un ensemble de mesures de nature médicale, thérapeutique, social, psychologique et éducatif.

La ministre a rappelé la création d’un comité consultatif pour la prévention du handicap, dans le but de mettre en place une stratégie nationale sectorielle commune dans ce domaine, ainsi que la mise en place d’un plan de sensibilisation et d’information à cet égard.

Dans ce cadre, la ministre a souligné que le secteur a établi un plan d’action pour l’année 2020 relatif au domaine de la prévention du handicap, qui repose principalement sur des campagnes de sensibilisation quant à l’importance de prévenir les facteurs du handicap et l’importance de la détection précoce du handicap, dont la concrétisation est assurée par les cadres des cellules de proximité relevant de l’Agence de développement social (ADS) à travers l’ensemble du territoire national.

Le plan d’action comprend également l’accompagnement psychologique et social des familles en charge d’enfants handicapés, en plus d’encourager la recherche appliquée dans le domaine de la prévention du handicap en coordination avec le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

En matière d’éducation, d’enseignement et de formation, Mme Krikou a souligné que le secteur compte un tissu institutionnel composé de 238 centres spécialisés, 15 annexes chargées de l’éducation et de l’enseignement des enfants aux besoins spécifiques, 160 centres psychopédagogiques pour enfants handicapés mentaux, 46 écoles pour enfants sourds-muets, 24 écoles pour jeunes non voyants et 8 centres psychopédagogiques pour enfants handicapés moteurs.

Durant l’année scolaire 2020-2021, le secteur a enregistré près de 28.588 enfants handicapés, dont 22.589 dans les établissements spécialisés et 5999 dans des classes spéciales ouvertes dans les établissements éducatifs relevant du secteur de l’Education nationale, a ajouté la ministre.

Soutien et encouragement du mouvement associatif activant dans le domaine du handicap

Par ailleurs, la ministre a évoqué le soutien et l’encouragement apporté au mouvement associatif activant dans le domaine du handicap pour l’ouverture de centres spécialisés en la prise en charge les enfants handicapés mentaux. Le secteur accompagne également ces associations pour la mise en conformité avec la réglementation en vigueur, a-t-elle ajouté.

Mme Krikou a fait état, dans ce sens, de 147 établissements gérés par plus de 100 associations, où 9800 enfants handicapés mentaux sont pris en charge durant cette année scolaire.

Elle a rappelé, à ce propos, l’ouverture de l’investissement au privé en matière de prise en charge du handicap mental, et ce après la promulgation du décret exécutif 18-221 du 6 septembre 2018 fixant les conditions de création, d’organisation, de fonctionnement et de contrôle des établissements privés d’éducation et d’enseignement spécialisés pour enfants handicapés mentaux.

Concernant l’emploi des personnes à besoins spécifiques, la ministre a relevé la mise en place d’un dispositif spécial au niveau du secteur du Travail et de l’emploi pour le suivi du respect, par les administrations publiques et les établissements économiques, du taux de recrutement consacré à cette catégorie, l’amélioration des services à leur intention à travers des guichets spécifiques à leur profit au niveau des structures locales de l’emploi et la promotion des offres d’emploi en collaboration avec les différents secteurs.

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La ministre a rappelé, par ailleurs, le dispositif du microcrédit qui constitue « un outil efficace » pour le soutien des initiatives visant la création d’activités en vue de renforcer les capacités, notamment les personnes à besoins spécifiques, où un total de 1.500 microprojets ont été consacrés par l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) au profit de cette catégorie pour faciliter leur intégration dans le domaine économique et les activités artisanales correspondant à leurs capacités, outre la mise en service d’une plateforme numérique pour l’inscription à distance.

Affirmant que l’Etat accordait un « intérêt particulier » au programme d’aides sociales destiné aux personnes à besoins spécifiques sans revenu, M. Krikou a relevé la prise en charge par le secteur de la Solidarité nationale de l’opération d’acquisition d’équipements au profit des handicapés nécessiteux, laquelle sera financée par la Caisse de solidarité nationale.

Concernant la modernisation du secteur, la ministre a mis en exergue les efforts visant la numérisation des procédures organisationnelles et administratives relatives aux catégories prises en charge, notamment les personnes à besoins spécifiques, en vue d’améliorer la qualités des services et des aides sociales qui leur sont destinées.

Elle a évoqué, dans ce sens, le projet de révision de la loi relative à la protection et la promotion des personnes handicapées dans le souci de « renforcer cette protection et de passer d’une approche de prise en charge pure à une approche de participation intégrée permettant la garantie de tous les droits aux personnes à besoins spécifiques.

Une Commission regroupant des cadres du secteur de la Solidarité, des représentants de fédérations et d’associations nationales activant dans le domaine du handicap et des experts juridiques a été mise sur pied à cet effet, a indiqué à ce propos la ministre.