Imen Zeghdani, celle qui veut révolutionner la culture de l’orge

ALGER – Timide à en perdre parfois ses mots, Imen Zeghdani a pu compter sur le soutien de sa famille pour se lancer dans l’entrepreneuriat dans le domaine agricole.

Cette jeune femme de 28 ans a affiché une grande assurance en exposant son projet de culture d’orge verte hydroponique à l’occasion d’une rencontre nationale dédiée à la femme et les startups dans le domaine de l’agriculture et du développement rural organisée à Alger par la Chambre nationale de l’agriculture (CNA).

Elle parlera avec passion de la technique moderne qu’elle utilise permettant un gain de temps, puisque l’orge arrive a maturité au bout de 7 jours, d’argent au vu du prix du quintal 60% moins cher que le produit de la culture classique et surtout une augmentation de la productivité, a-t-elle indiqué.

Native de la commune de Dréa dans la wilaya de Souk Ahras, elle a affiché sa détermination à « la satisfaction des besoins de toute la wilaya et même plus » et par la même contribuer au développement à une activité d’élevage de bovins et de production de lait qui caractérisent cette région de l’Algérie, a-t-elle souligné.

Cela tout en proposant « une plus grande rentabilité à moindre coût », a-t-elle ajouté en expliquant que cette technique de culture hydroponique d’orge ne demande pas autant d’eau que la méthode classique et peut, aussi, être pratiquée sur « des surfaces réduites ».

Ambitieuse, elle a pris l’initiative de rentabiliser au maximum son unité de production de 10×3,5m en y cultivant, en plus de l’orge, différentes variétés de champignons ainsi que des légumes et fruits Bio.

Pour cela, elle s’est bien formée en collectionnant les diplômes, à commencer par une licence en biologie et physiologie des plantes, puis un diplôme académique en culture hydroponique de l’orge, un diplôme de formation et de qualification en élevage bovin, un diplôme de formation et de qualification en production de champignons, a énuméré Mlle. Zeghdani.

Cette qualification l’a encouragé à entreprendre le challenge de se lancer dans la création d’une entreprise via le dispositif de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade, ex Ansej). Une aventure qui a démarrée en 2019 pour aboutir au lancement du projet au début de l’année en cours suite à l’acquisition d’une unité de production d’un coût qu’elle a estimé à 7,8 millions de dinars.

Ne se fixant aucune limite, la fille de Souk Ahras n’a cessé de parlé de son objectif « d’exporter » les champignons ou encore les fruits et légumes cultivés avec la technique hydroponique, mais aussi l’orge pour lequel elle a développé un protocole qui le permettrait.

Mlle. Zeghdani est autant fière de son statut d’entrepreneuse que de celui de « femme rurale par excellence », a-t-elle assuré expliquant que la réussite de la femme doit être dans tous les domaines pour être « une femme accomplie ».

Consciente du rôle de la femme dans l’édification de l’Algérie, elle espère être « un modèle » pour la gente féminine algérienne à qui elle veut transmettre sa détermination à relever les défis.

Une volonté qui se lie dans les yeux de cette jeune chef d’entreprise et qui se ressent en l’écoutant défendre à fermeté le droit de la femme à entreprendre dans le secteur agricole ou un tout autre domaine qui lui permettrait de s’épanouir.