Malgré la baisse de l’activité … Le port d’Alger cherche a acquérir 7 élévateurs à bateaux de grand tonnage

ALGER – La Société de gestion des ports de pêche et de plaisance (SGPP) compte acquérir sept (7) élévateurs à bateaux de grand tonnage produits par l’Entreprise Nationale des Matériels de Travaux Publics (ENMTP), avec laquelle des discussions sont en cours, à indiqué son président directeur général, Mohamed Tayeb Abboud.

Le P-dg de cette filiale du Groupe SERPORT a révélé, lors d’un entretien accordé à l’APS, que ce projet « inédit » en Algérie sera « lancé avant la fin de l’année » et servira à la mise à sec des grandes embarcations de pêche pour les travaux de maintenance et de réparation navale.

Ajoutant que le projet, qui représente un investissement de près de 1,3 milliard DA, permettra d’économiser 6 millions d’euros, soit le coût des sept élévateurs en devises, en plus de près de 30 millions d’euros par an en évitant d’envoyer les embarcations à l’étranger pour être réparées.

Ces élévateurs peuvent soulever entre 150 et 250 tonnes et seront installés dans les ports de Skikda, Bejaïa, Chlef, Mostaganem, Aïn Témouchent, El Tarf et Tlemcen, selon le même responsable.

En plus de ces élévateurs, le Groupe Serport a fait don à sa filiale d’équipements de manutention, composé de grues mobiles et de chariots élévateurs pour la manutention des embarcations et des moteurs à l’intérieur des ports.

La SGPP compte, en outre, construire 140 garages, pour un budget de 300 millions DA, qu’elle mettra en location par adjudication au profit des professionnels dans le domaine de la maintenance « basique » des bateaux, a souligné le responsable, soulignant que la demande est « forte » avec déjà 13 garages prêts à être loués à Beni Saf.

M.Abboud a ajouté que 18 stations d’avitaillement en carburant et en lubrifiants seront réalisées avec une enveloppe de 288 millions DA en partenariat avec Naftal, indiquant que la signature du contrat y afférent « est prévue dans quelques semaines ».

Ce contrat prévoit la gestion de ces stations par Naftal qui se chargera, par ailleurs, de la récupération des huiles usagers, a-t-il détaillé, précisant que la SGPP mettra le maximum de bacs de récupération des huiles au niveau des ports pour multiplier les points de collectes, dans le but de préserver l’environnement.

L’autre service d’accompagnement qu’assurera la SGPP aux pêcheurs consiste à dix (10) fabriques à glace pour un budget total de 70 millions DA, dont deux sont déjà « opérationnelles » au niveau du port de Salamandre à Mostaganem et Ténès à Chlef, a avancé le P-dg de la société.

Ajoutant qu’elles fonctionneront 24h/24h et seront exploitées par le personnel de la SGPP pour « offrir une meilleure proximité avec les utilisateurs ainsi que des prix concurrentiels ».

Tous ces projets s’inscrivent, selon lui, dans le cadre de la politique du Groupe Serport qui repose sur l’implication des entreprises économiques nationales, la rationalisation de l’utilisation des devises en plus d’offrir une valeur ajoutée et de créer des emplois, avec plus de 1100 emplois directs et indirects pour l’ensemble de ces projets.

une activité en baisse

L’activité du port d’Alger a accusé une baisse « considérable » aussi bien pour le mouvement de la navigation que pour le trafic marchandises, durant le troisième trimestre 2020, en comparaison avec la même période de 2019, en raison des effets de la crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie Covid-19, indique un bilan de l’Entreprise portuaire d’Alger (EPAL).

Ce bilan, rapporté par le périodique d’information de l’entreprise, précise que « le port d’Alger n’a pas cessé ses activités malgré les mesures de confinement, néanmoins la baisse, aussi bien pour le mouvement de la navigation que pour le trafic marchandises a été inévitablement observée au cours de 3e trimestre 2020 en comparaison avec la même période de 2019 ».

Pour le trafic du mouvement des navires, le port d’Alger a enregistré l’accostage de 348 navires dont 326 opérants, atteignant 87% de l’objectif fixé et une diminution de 37,18%, soit 206 navires de moins par rapport aux réalisations du 3ème trimestre de 2019.

Cette baisse est justifiée dans une grande partie, par le « gel des car-ferries qui, habituellement, occupaient une part de 20% du total des navires opérants ». Elle a concerné particulièrement les navires Car-ferries(-99,06%), pétroliers (-63, 49%), R0/R0 (-45,83%), céréaliers (- 41,67%), Cargos (-27,66%) et les porte-conteneurs (-10,71%).

Par contre, les navires, Bitumiers et Butaniers ont réalisé, durant la même période de comparaison, des variations positives respectives de +6,67% et +6,25% .

Le bilan fait, par ailleurs ressortir que le tonnage de la jauge brute des navires en entrée, prévu pour le 3e trimestre 2020 à 4,1 millions de tonneaux, a été réalisé à 85% .

Il est passé de 7,8 millions de tonneaux au 3e trimestre 2019 à 3,5 millions de tonneaux au 3e trimestre 2020, faisant apparaitre une chute de -55%, induite « systématiquement » par la diminution du nombre de navires.

Quant au trafic des marchandises, l’objectif fixé pour cette activité, soit 2,9 millions de tonnes pour le 3e trimestre 2020 a été réalisé à hauteur de 70% marquant un recul de 31,44% en comparaison avec la même période de l’année précédente, pour s’établir à 2,1 millions de tonnes.

Avec une part de 82% du trafic total, celui des marchandises débarquées a connu une baisse de 30,52%, atteignant un volume de 1.736.824 tonnes, traduite particulièrement par la baisse du volume des produits métallurgiques et des produits pétroliers.

Quant au trafic des marchandises embarquées, il a baissé de 36%, atteignant un volume de 340.848 tonnes, une baisse engendrée « principalement par la baisse du volume des hydrocarbures raffinés’’.

Selon l’EPAL, cette régression de l’activité portuaire est causée par les effets de la crise sanitaire mondiale (Covid-19) notamment la fermeture des frontières, la baisse de la production mondiale et les échanges commerciaux.

S’agissant du trafic de conteneurs, l’Entreprise a traité 86.196 conteneurs ( 20 pieds) au 3e trimestre 2020 contre une prévision de 111.540 conteneurs, soit un taux d’atteinte des objectifs de 77%, rapporte le bilan, précisant que ce trafic a connu une baisse de l’ordre de -14,21 %, comparé à la même période de l’année 2019.

En parallèle, le bilan souligne que le tonnage brut des conteneurs a affiché une baisse de -13,10% par rapport à la même période de 2019 pour atteindre un tonnage de 688.324 tonnes, soit une atteinte d’objectifs de 83%.

Baisse de la durée d’attente en rade

Pour ce qui est du trafic des passagers et auto-passagers au port d’Alger, l’entreprise indique que la fermeture totale des frontières a entrainé « l’arrêt total » de cette activité.

Le bilan, souligne toutefois qu’une opération de rapatriement des ressortissants algériens a été enregistrée au cours de 3e trimestre 2020 au profit de 477 passagers et 184 autos-passagers.

En matière de rendements portuaires, toujours en comparaison avec le 3e trimestre 2019, la durée d’attente moyenne globale en rade des navires s’est nettement améliorée au 3e trimestre de 2020, passant de 1,06 jours en 2019 à 0,67 jours en 2020, et ce grâce à la combinaison des variations des attentes des différents types de navires ayant touché le Port d’Alger.

Cette diminution globale de la durée d’attente en rade des navires est liée en grande partie à ceux des navires pétroliers (-51%), porte-conteneurs (-43%), cargos (-41%), butaniers (-37%) et des céréaliers (-34%).

La durée moyenne globale des séjours à quai des navires traités par l’EPAL a, quant à elle, affiché une hausse, en passant de 2,54 jours en 2019 à 3,55 jours en 2020.

L’EPAL note, dans ce cadre, que l’allongement de séjour moyen des navires au port d’Alger incombe aux opérations de désinfection qui se font sur les navires à l’accostage avant d’entamer toute manœuvre de déchargement.

En matière de contrôle, l’EPAL a procédé en 2020 à la destruction de l’ensemble de marchandises avariées dans 402 conteneurs et inspection de 197 autres.