Mohamed Salem Ould Salek: « L’avenir de l’UA sera en jeu si le Maroc n’est pas sanctionné pour ses agissements »

Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a averti que si le Maroc n’est pas sanctionné pour ses agissements contraires aux principes de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), c’est l’avenir de l’organisation qui « sera en jeu », affirmant que la « guerre » au Sahara occidental se poursuivra jusqu’à la fin de l’occupation marocaine.

« L’avenir de l’Acte constitutif de l’Union africaine et ses institutions sera en jeu si le Maroc n’est pas sanctionné pour avoir transgressé les principes de bases » (de la l’Acte constitutif), a déclaré le ministre sahraoui à la presse nigériane en marge de sa visite à Abuja.

« Si nous permettons aux intérêts étrangers de dresser un pays africain contre un autre (pays africain), nous ne progresserons pas », a-t-il déclaré, s’interrogeant sur la « légitimité que pourrait avoir l’UA si elle ne parvient pas à sanctionner un membre portant atteinte à ses principes de base ».

Ould Salek a en outre indiqué que le Maroc a « déployé ses soldats dans la zone tampon d’el Guerguerat en novembre dernier car il croyait lui et ses alliés au Conseil de sécurité de l’ONU, la France et les Etats-Unis, que le Conseil de sécurité n’allait pas protester et que les Sahraouis allaient se contenter de protester ».

« Le Maroc ne s’attendait pas au déclenchement d’une guerre qui ne touchera à sa fin, cette fois-ci, que lorsque le Maroc mettra fin à son occupation du territoire de la République sahraouie », a ajouté Ould Salek.

Le déploiement de soldats marocains dans la zone tampon d’el Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, et leur agression contre des civils sahraouis le 13 novembre en violation du cessez-le-feu de 1991, a été la cause directe de la reprise de la lutte armée par les Sahraouis.

Sur un autre plan, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui devait être organisé depuis des décennies et que « le Maroc a tout fait pour le bloquer parce qu’il sait que les Sahraouis ne voteraient jamais en faveur de l’annexion de leur territoire par le Maroc ».