« Mouf ».. Le plus gros narco français du cannabis est tombé à Dubaï

La police anti-drogue française frétille d’impatience. Cela fait plus d’une dizaine d’années qu’elle court après lui, essaie de le localiser quelque part dans le monde, puis surtout de l’attraper… Eh bien, l’heure est venue : Moufide Bouchibi, célèbre dans le milieu des trafiquants de cannabis sous le surnom de « Mouf », a fini par se faire prendre dans les filets mais loin de l’Hexagone, aux Emirats arabes unis ; la distance n’est pas gênante car il pourrait être extradé bientôt.

Après Dubaï, une prochaine escale à Paris ?

Plusieurs journaux français ont annoncé que ce poids lourd du trafic de drogue – l’un des plus doués et les plus recherchés – avait été arrêté dimanche soir dernier dans la clinquante et ultra-moderne ville de Dubaï. Il devait être présenté devant les juges émiratis ce mercredi, afin justement d’examiner son éventuelle extradition vers Paris.

Les hommes de l’Ofast, l’Office français anti-stupéfiants, attendent en tout cas Moufide Bouchibi de pied ferme, ne serait-ce que pour voir la tête qu’il a maintenant. Le journal Le Parisien affirme en effet que la dernière photographie du narco-trafiquant en possession de la police remonte à plus d’une vingtaine d’années ; il était jeune à l’époque, un petit dealer agissant dans son département de naissance, l’Essonne, en banlieue sud de la capitale, alors qu’il a actuellement 41 ans.

Espagne, Maroc, Algérie, la montée en puissance

« Mouf » ne serait ensuite resté qu’un simple caïd, sans doute, s’il n’avait pas fait une bonne « mauvaise rencontre », celle de Sophiane Hambli. Les deux délinquants vont s’associer au début des années 2000 pour mieux structurer et amplifier leur trafic de cannabis. Les affaires commencent à être fructueuses quand ils assurent d’importantes livraisons, grâce aux fameuses voitures dites « go fast », entre le sud de l’Espagne et toute la région parisienne.

A partir de 2008, Bouchibi, trahi par Hambli, va travailler pour son propre compte et monter en puissance. Il rayonne notamment au Maghreb, naviguant entre le Maroc et l’Algérie pour mener son commerce de drogue. En 2011, les policiers français saisissent 1,3 tonnes de cannabis émanant de son trafic dans la région de Lyon. En 2015, c’est au tour de la sécurité espagnole de mettre la main sur pas moins de 48 tonnes de marijuana encore issues de son réseau, à Cadix, en Andalousie.

Peut-être la bonne cette fois pour la justice

Cette même année, en septembre 2015, « Mouf », qui a désormais atteint les sommets de la liste des narco-trafiquants les plus recherchés par les services de lutte contre les stupéfiants, va être jugé par un tribunal de Bordeaux et condamné à 20 ans d’emprisonnement… Sauf que la sentence a lieu par contumace ! Un peu plus de cinq ans plus tard, « l’expert » du cannabis est à portée de la justice française.