Huile de table: le stock actuel couvre la demande nationale jusqu’à la fin de juin

ALGER- Le stock actuel d’huile de table s’élèvant à 94.000 tonnes suffit pour couvrir la demande nationale jusqu’à la fin de juin prochain, a affirmé ,mardi à Alger, le ministre du Commerce, Kamel Rezig qui a qualifié ce qui se passe actuellement de simple « spéculation ».

Invité de la chaine 1 de la Radio nationale, M. Rezig a indiqué que « la crise actuelle de l’huile de table » ressemblait à celle de la semoule de l’année passée, affirmant que « les mêmes parties et la même Issaba (bande) de spéculateurs font en sorte que le citoyen vive la même expérience ».

« Le stock actuel en ce produit reste suffisant jusqu’à juin prochain. Il est estimé à près de 94.000 tonnes disponibles au niveau des six usines du pays », a-t-il souligné, ajoutant qu’il y a 12 marques de ce produit, dont 10 subventionnées.

« La consommation mensuelle de l’huile de table avoisine 48.000 tonnes », a fait savoir le ministre, ajoutant que « l’Algérie a produit en janvier dernier 51.000 tonnes de l’huile et 53.000 tonnes en février dernier, ce qui signifie un surplus et affirme que ce qui se passe est « une spéculation », a-t-il fait remarquer.

Le ministre a en outre déploré le fait que certains citoyens ont cru « la rumeur » et changé, ainsi, leurs comportements de consommation en achetant de grandes quantités, ce qui a entrainé une pénurie.

A ce titre, il a appelé les citoyens à ne pas croire ces rumeurs qui font état d’une pénurie de ce produit, assurant que le Gouvernement « consent davantage d’efforts pour fournir les produits dont a besoin le citoyen, en encourageant le produit local et en important ceux qui accusent un déficit ».

Après avoir démenti l’augmentation des prix des produits plafonnés ou subventionnés puisque le ministère « les contrôlent au quotidien », le ministre a imputé la hausse des prix de certaines marchandises non subventionnées à l’augmentation des prix des matières premières au niveau mondial tel que rapporté par l’Organisation onusienne pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« L’Algérie est impactée par cette situation mondiale car les matières premières qu’elle importe ont connu une flambée vertigineuse, outre la hausse des coûts de fret et la dévaluation du dinar, tous des facteurs à l’origine de la hausse des prix de certains produits », a-t-il expliqué.

Concernant la hausse des prix de certaines légumes, le ministre du Commerce a indiqué qu’elle s’applique uniquement sur les produits hors saison, chose logique.

« Dans l’attente de revoir la politique de subvention et son orientation aux véritables ayants droit, le citoyen doit avoir confiance en les efforts et l’engagement du gouvernement à lui assurer ses besoins de consommation », a-t-il rassuré.

A propos du contrôle et de la répression de la fraude et de la lutte contre la spéculation, M. Rezig a fait état de 57.000 interventions des services du commerce depuis octobre 2020 jusqu’au janvier 2021, auxquelles s’ajoutent 12.256 seulement au mois de mars en cours, lesquelles se sont soldées par le recensement de 858 infractions et l’établissement de 424 PV et la saisie de 15.000 litres d’huiles de table et des quantités considérables de produits de consommation.

« La manipulation des prix subventionnés entrainent des sanctions sévères dont la radiation du registre du commerce », a mis en garde le ministre du Commerce.

Rappelant les instructions du Président de la République lors du Conseil des ministres du 28 février dernier pour accélérer la remise en production de l’usine des huiles végétales de Jijel dont l’affaire est en Justice, M. Rezig a fait état de la constitution d’une équipe regroupant les ministères concernés pour trouver une solution, conformément aux instruction du Président Tebboune, sachant que le taux d’avancement des travaux est à 75%.

Il a également rappelé, dans ce sillage, la stratégie de son département concernant l’huile de table à savoir l’orientation vers la suspension de l’importation de la matière première en favorisant l’investissement à travers les avantages octroyés par la loi des finances 2021.

L’entrée en service des usines d’Oran, de Mascara, et de Jijel permettra de couvrir la demande nationale en huile, voire même s’orienter vers l’exportation, a-t-il mis en avant.

Pour ce qui est des préparatifs pour le Ramadhan, le ministre du Commerce, a souligné qu’une commission mixte chapeautée par le ministère avait organisé toutes les procédures liées à la vente au rabais et la vente promotionnelle qui se poursuivront durant le mois sacré et les jours de l’Aïd. Les commerçants peuvent exercer la vente au rabais sans autorisation, a-t-il ajouté.

Quant aux viandes rouges, M. Rezig a affirmé « l’octroi d’autorisations pour l’importation des veaux destinés à l’égorgement et des viandes surgelées ».

« Le marché sera approvisionné par dix-mille (10.000) tonnes de viande de poulet à raison de 250 Da/kg durant le mois sacré », a-t-il précisé concernant les viandes de volaille

Concernant l’amendement de la loi sur la concurrence, le ministre a annoncé que ses services étaient dans la dernière phase d’élaboration de ce texte, y compris la question de la composante humaine.