Maroc: dégradation de l’état de santé d’un activiste détenu à Casablanca

RABAT – L’état de santé de l’activiste marocain, Chafik Omerani, détenu à Casablanca, s’aggrave des suites de la grève de la faim qu’il observe depuis plus de 40 jours, a annoncé sa famille qui compte boycotter son procès prévu le 25 mars au tribunal pénal de première instance de Casablanca.

« Mon frère, l’ingénieur Chafik Omerani mène une grève de la faim depuis plus de 40 jours et son état de santé s’est gravement détérioré », a écrit le frère de l’activiste Mohamed Omerani sur sa page Facebook.

Des militants et activistes marocains solidaires avec le détenu d’opinion, ont alerté que Chafik Omerani était « en train de mourir », appelant à sa libération ainsi qu’a celle de tous les prisonniers politiques.

« Qu’attendons-nous? la vie du prisonnier politique Chafik Omerani est en danger. Il poursuit toujours sa grève de la faim pour son 43 ème jour. Liberté aux détenus », a clamé un militant, Noureddine Al-Ouadj, dénonçant le « black-out médiatique » et le « silence honteux » des autorités.

Surnommé « 3robi fi Marican » (un rural aux Etats-Unis), Le youtubeur, Chafik Omerani a été arrêté en février dernier par la police marocaine à son arrivée à l’aéroport de Rabat-Salé en provenance des Etats Unis via une escale à Bruxelles et transféré à Casablanca où il a été placé en garde à vue. Il s’est fait connaître pour ses vidéos sur YouTube, où il critiquait le régime de son pays.

Le youtubeur marocain a été présenté le 18 mars devant le tribunal de Casablanca, mais l’audience a été finalement reportée au 25 mars. La famille du détenu politique a alors, annoncé dans un message boycotter la prochaine audience, estimant que la décision ne sera pas en faveur de Chafik.

« Nous, petite et grande famille de Chafik Omerani, annonçons boycotter l’audience du 25 mars 2021, car nous estimons que le verdict ne sera pas dans son intérêt », lit-on sur la page facebook de son frère Mohamed.

En décembre dernier, trois institutions marocaines de sécurité et d’espionnage ont déposé une plainte auprès du parquet pour poursuive en justice des citoyens marocains vivant à l’étranger pour des chefs d’inculpation liés à « l’outrage et à la diffamation de fonctionnaires marocains »