Les Accords d’Evian n’empêchent pas la criminalisation des actes coloniaux barbares commis en Algérie

ALGER – Le journaliste et chercheur spécialisé dans l’histoire de la Révolution algérienne, Mountassir Oubertoune a affirmé, mercredi, que les Accords d’Evian conclus entre l’Algérie et le Gouvernement français le 19 mars 1962, « n’empêchent pas la criminalisation des opérations coloniales barbares commises par la France en Algérie », avant la date de signature de ces accords.

S’exprimant lors d’une rencontre qu’il a animée à l’Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la Fête de la Victoire (cessez-le-feu du 19 mars 1962), M. Oubetroune a indiqué que  » les Accords d’Evian n’empêchent pas la criminalisation des opérations françaises barbares commises à l’encontre du peuple algérien avant la date de signature de ces accords qui ont instauré le cessez-le-feu et débouché sur l’organisation du référendum d’auto-détermination qui a été couronné par l’indépendance de l’Algérie le 5 Juillet 1962.

« Tous les crimes barbares de la France coloniale, y compris les essais nucléaires dans le Sud sont imprescriptibles », d’autant plus que, a-t-il ajouté,  » les retombées négatives des essais nucléaires se font toujours sentir sur l’environnement et la santé des habitants des régions du Sud, voire même chez les éléments de l’Armée française coloniale qui travaillaient dans ces régions situées dans le Sud de l’Algérie ».

Affirmant que les Accords d’Evian « ne contiennent aucune clause secrète comme certains tentent de soulever », le conférencier a souligné que ces mêmes Accords sont considérés comme  » étant le meilleur accord d’indépendance comparativement aux accords similaires ayant été signés entre les puissances coloniales, notamment entre la France et les Etats africains ».

Ceci s’explique, poursuit l’orateur, par plusieurs considérations, dont le refus ferme opposé par la délégation algérienne aux mesures qui visaient à effectuer d’autres essais nucléaires français dans le Sud », ainsi que par son attachement à  » l’unité du peuple algérien et à sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national ».

Parmi les considérations les plus importantes qui érigent les Accords d’Evian en « meilleur » accord, M. Oubertoune cite  » la souveraineté de la décision nationale depuis l’indépendance à ce jour, contrairement à certains Etats africains qui demeurent soumis, dans leurs décisions, aux anciennes puissances coloniales », ajoutant que « les acquis tirés par l’Algérie de ces Accords n’ont été accomplis par aucun pays colonisé à cette époque ».

Après avoir rappelé que la délégation algérienne chargée des négociations était en « position de force contrairement à la partie française », l’intervenant indiqué que « les historiens ne disposent toujours pas du document original des Accords d’Evian qui contenaient 93 pages ».

A cette occasion, le journaliste et chercheur spécialisé dans l`histoire de la Révolution algérienne, Mountassir Oubertoune s’est félicité du retour du débat autour du dossier de la Mémoire en suspens entre l’Algérie et la France, fustigeant « le traitement politique par la France de ce dossier, dans le but de régler ses problèmes internes ».