Pétrole: la demande mondiale devrait rebondir en 2021

La demande mondiale de pétrole devrait rebondir de 5 à 6 millions de barils par jour (mbj) cette année selon le dernier rapport du le Forum international de l’énergie (IEF).

« La pandémie Covid-19 a entraîné une contraction de la demande de pétrole de 9 à 10 millions de barils par jour en 2020, mais elle devrait rebondir de 5 à 6 millions de barils par jour cette année », selon les conclusions du rapport de l’IEF examinées lors du 11e Symposium regroupant l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’IEF et l’Opep sur les perspectives énergétiques, tenu mercredi.

Le rapport souligne aussi que la demande de pétrole devrait être stable à long terme dans le monde, même si la demande passera probablement des pays développés aux pays en développement.

Produit par l’IEF et Resources For the Future (RFF), ce rapport met en évidence une réinitialisation des perspectives énergétiques après le plus grand choc de demande de l’histoire de l’année dernière, note le communiqué conjoint, publié par l’Opep, à l’issu du symposium.

Cité dans le communiqué, le Sg de l’IEF, Joseph McMonigle a déclaré que « l’impact de la pandémie sur la demande d’énergie est sans précédent dans l’histoire des marchés de l’énergie ».

La pandémie a également conduit à une révision à la baisse de la croissance économique annuelle à long terme de 0,8 point de pourcentage dans certaines perspectives, note le rapport.

Pour sa part, le Sg de l’OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo a mis en avant les contributions « vitales » de l’Opep et des pays non membres de l’Organisation participant à la Déclaration de coopération pour aider à stabiliser le marché pétrolier au cours de l’année écoulée, et l’importance d’un dialogue étroit avec le G20, l’AIE et l’IEF pour soutenir les efforts de rééquilibrage du marché.

Il a également souligné la nécessité d’investir continuellement dans l’industrie pétrolière pour garantir la stabilité de l’approvisionnement et aider à maintenir une approche inclusive face au changement climatique, à la transition énergétique et aux défis d’accès à l’énergie.

« Ces investissements sont essentiels tant pour les producteurs que pour les consommateurs », a-t-il déclaré Barkindo a aussi souligné que dans un monde en évolution rapide et imprévisible, l’Opep+ cherche à contribuer à une plus grande stabilité, à plus de prévisibilité et à une transparence accrue.

« Nous cherchons constamment à améliorer notre capacité à le faire, car nous pensons que cela nous aidera à construire un avenir meilleur, qui sert les intérêts de générations de producteurs et de consommateurs », a -t- il dit.

Le Directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol a, pour sa part, déclaré que « le dialogue et la coopération seront de plus en plus vitaux pour orienter le système énergétique mondial vers un avenir adapté aux générations de demain, où l’énergie est abondante, abordable, propre et utilisée pour soutenir la croissance et le développement ».

Les hydrocarbures resteront la source dominante du mix énergétique mondial

Le Sg du GECF, Yury Sentyurin, a, quant à lui, déclaré que, malgré la pandémie, les membres du GECF avaient fait preuve d’une discipline et d’une résilience exceptionnelles dans le respect ininterrompu de leurs obligations envers toutes les parties contractantes.

« Il est trop tôt pour amortir les hydrocarbures car ils resteront la source dominante du mix énergétique mondial dans un avenir prévisible », a-t-il soutenu.

Les autres conclusions clés du rapport de comparaison des perspectives IEF-RFF comprennent les combustibles fossiles qui devraient dominer le mix énergétique primaire jusqu’en 2040.

L’écart entre les scénarios de trajectoire actuels et les scénarios alternatifs est important et augmente chaque année, ce qui indique que le scénario zéro émission de carbone pourrait ne pas être atteint.

Il note , d’autre part, que des perspectives divergentes sur l’importance attendue des hydrocarbures suggèrent que les nouvelles technologies telles que la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS) pourraient avoir un rôle plus important à jouer.

Le nucléaire, l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire représenteront la majorité de la croissance du secteur de l’électricité, tandis que le charbon devrait diminuer et que le gaz naturel est confronté à un avenir incertain en tant que combustible de transition, selon le rapport.

Le document note, par ailleurs, que les ambitions climatiques croissantes à l’approche de la COP26 auront des implications importantes pour le secteur de l’énergie, qui représente les trois quarts des émissions mondiales.