RABAT – Le chef de file du Hirak du Rif au Maroc, Nasser Zafzafi, et un autre détenu du mouvement d’Al-Hoceima, Mohamed Jelloul, ont entamé une grève de la faim sans préciser la durée, ont rapporté diamnche les médias locaux.
« Les deux détenus, Nasser Zefzafi et Mohamed Jelloul, ont présenté, vendredi 12 février à la Direction de l’établissement pénitentiaire, un avis selon lequel ils entament une grève de la faim sans préciser les raisons », a indiqué un communiqué, de la prison Tanger 2 où les deux hommes sont incarcérés, repris par les médias.
Les deux détenus ont annoncé, en soumettant cet avis, qu’ils ne renonceront pas à leur décision, et qu’ils refusent tout dialogue avec toute autre partie.
Nasser Zafzafi a mené une série de grèves de la faim depuis son arrestation en mai 2017 pour contester son arrestation et améliorer ses conditions de sa détention.
Avec huit autres détenus du mouvement, ils ont observé en janvier dernier une grève de la faim de 48 heures pour dénoncer la politique de la mainmise sécuritaire au Maroc face à la liberté de la presse et d’expression, et au droit de manifester pacifiquement.
En avril 2019, la justice marocaine a confirmé le jugement initial de 20 ans d’emprisonnement contre Nasser Zefzafi et trois autres meneurs de la contestation qui a agité en 2016 et 2017 la région marocaine du Rif. Les autres peines vont de 1 à 15 ans de réclusion.
Cette protestation a été déclenchée par la mort en 2016 d’un vendeur de poisson, Mohsen Fikry, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.
Des centaines de militants ont été arrêtés durant ces évènements, selon les estimations des organisations de défense des droits de l’Homme. Certains d’entre eux ont été libérés après l’expiration de leur peine.
L’association des familles de prisonniers du « Hirak du Rif » estime à 23 le nombre de militants toujours détenus, dont Nasser Zefzafi.
