Ghardaïa : 6.258 oiseaux migrateurs observés dans la zone humide du lac Sebkhat El-Maleh

GHARDAIA – Au moins 6.258 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide classée du lac de Sebkhat El-Maleh, située à la sortie sud du chef-lieu de la wilaya déléguée d’El-Menea (275 km au sud de Ghardaïa), a appris l’APS mardi auprès de la Conservation des forêts de la wilaya.

Ce recensement hivernal des sujets avifaunes, utilisant la zone humide d’El-Menea comme « une halte et une zone de nidification » sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique, a été établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué entre le 15 et 31 janvier de l’année en cours par le Réseau national des observateurs ornithologues algériens (R.N.O.O.A) de la région Sud-Est II, conformément au protocole de Wetlands, a expliqué le chef du bureau de la protection de la flore et faune et responsable du comptage, M. Abdelwahab Chedad.

Ce comptage a permis de répertorier une trentaine espèces avifaunes d’eau pour la plupart, dont des espèces citées dans la liste rouge de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) comme menacées d’extinction (sarcelle marbrée, fuligule milouin), a-t-il précisé.

Ces sujets avifaunes ont été observés sur l’ensemble du site de « Sebkhat El-Maleh », classé zone humide naturelle d’importance internationale en 2004 par la convention de Ramsar, et qui s’étend sur 18.947 hectares, dont 1.600 hectares de plan d’eau et une périphérie végétale, a fait savoir le même responsable.

Et d’ajouter que ce recensement de janvier 2021 (6.258 oiseaux migrateurs) a permis de relever une diminution sensible d’individus et d’espèces, comparativement à l’année précédente 2020 avec 8360 volatiles.

En réalité, cette baisse des sujets avifaunes migrateurs dans cette zone humide considérée comme un creuset d’une biodiversité exceptionnelle est « étroitement » liée aux défis de l’urbanisation, de la végétation agricole adjacente et surtout de la rareté de la pluie et la sècheresse constatée cette année dans la région d’El-Menea, induite par le changement climatique, a précisé le chef du bureau de la protection de la flore et la faune.

« Cette zone aquatique revêt une grande importance et constitue un baromètre pour la biodiversité locale », a souligné M.Chedad.

Ce site est devenu une indispensable étape pour les milliers d’espèces d’oiseaux migrateurs qui s’y réfugient pour échapper à l’hiver rigoureux qui règne dans l’hémisphère Nord, profitent du climat doux à El-Menea pour renouveler leur plumage avant la saison de reproduction.

Une faune et une flore exceptionnelles à Sebkhat El-Maleh

La zone humide « Sebkhat El Maleh », connue des ornithologues du monde suite à son classement international sur la liste de la Convention de Ramsar, abrite une faune et flore exceptionnelles composées d’oiseaux migrateurs, de toutes sortes d’insectes et d’une végétation luxuriante, qui constituent un parfait pied-à-terre pour ces sujets avifaunes migrateurs diversifiés et variés, dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés élaborée par l’UICN, a soutenu le chef du bureau de la faune et la flore.

Les observateurs du R.N.O.O.A de la région Sud/Est II, organe national créé en 2011 par arrêté ministériel, au niveau de la direction générale des forêts (D.G.F) pour recenser les espèces ornithologiques et leur évolution, ont également répertorié une colonie de 2.831 individus avifaunes migrateurs de plus d’une vingtaine d’espèces (Sarcelle d’hiver, Canard souchet, Canard pilet, Gallinule poule-d’eau, Foulque macroule) dans la zones humide « artificielle » de Kef El-Doukhan (exutoire de l’oued M’Zab) à El-Atteuf, créés à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques de la vallée du M’Zab, a-t-il encore fait savoir.

Au total, un effectif de 10.786 oiseaux migrateurs a été recensé dans les différentes zones aquatiques existantes au nombre de cinq artificielles et de quatre naturelles non classées dans la wilaya de Ghardaia.

Parmi les multiples zones humides que compte la wilaya, le lac Sebkat El-Maleh à El-Menea classé « site Ramsar » depuis 2004 suscite un intérêt particulier et peut contribuer à la dynamique de développement local et devenir, selon les souhaits de la population, un centre d’éducation à l’environnement et un observatoire des avifaunes.

La célébration de la Journée internationale des zones humides commémore la signature du traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar, connu sous le nom de « Convention Ramsar sur les zones humides ».